Article original écrit pour le site www.lesmotspositifs.com


Sa propre résilience face aux autres est un grand apprentissage de vie auquel nous sommes tous confrontés au quotidien.

Apprendre à se réparer sans se juger c’est à la fois être capable d’accepter les difficultés de sa vie en considérant qu’autrui est là pour m’aider et en même temps c’est être capable de rester relié à soi sans se trouver sous le pouvoir d’autrui et donc sans se juger davantage.

On saisit alors toute la nuance du pouvoir des autres sur notre chemin de résilience.

Arriver à être dans un processus relationnel nous permettant de nous guérir, de nous construire au travers de nos souffrances tout en étant avec les autres dans une relation saine et résiliente serait l’équilibre parfait.

Mais cela n’est pas toujours évident et on se rend vite compte que nous pouvons être de véritables pantins dépendants du regard des autres et remettant ainsi en leurs mains totalement notre guérison.

Comment alors arriver à se réparer, se guérir sans être écrasé par le pouvoir des autres, sans être dans ce mouvement du jugement que nous nous appliquons à nous-même sans cesse?

Le pouvoir du jugement des autres sur notre guérison émotionnelle

Force est de constater que le pouvoir des autres dans notre résilience peut avoir plusieurs dynamiques éprouvantes parfois et nous freiner complètement dans notre guérison.

Voici quelques illustrations simples que vous avez sûrement vécues :

  • Quand on est au fond du trou déjà et que quelqu’un appuie encore sur votre tête pour davantage vous enfoncer, comment faut-il faire pour s’échapper de cette emprise des autres sur notre souffrance ?
  • Quand on est en manque de confiance, qu’on doute de nos actes, de nos pensées face à des situations personnelles, émouvantes, voir bouleversantes dans sa vie et que les conseils fusent des uns et des autres, comment faire en sorte de s’en sortir en restant dans son libre arbitre ?
  • Quand on vit des moments douloureux voir traumatisants dans sa vie : séparation, deuils, maladies, injustices, trahisons, abandon, humiliation, rejet, comment dépasser cela sans être dans les jugements de son être et de son âme ?

Le jugement d’autrui et le nôtre sont extrêmement toxiques. Ils prennent le pouvoir sur nous-mêmes et nous empêchent d’évoluer.

Ce qu’il faut comprendre immédiatement c’est que nos propres jugements sont ceux que les autres nous ont projetés face à notre souffrance intime.

Très souvent, celle-ci est le miroir de ce que l’autre voit de lui-même.

Le comportement que cela génère en l’autre va être celui de se guérir lui-même.

En d’autres termes, l’autre ne va pas être là pour vous aider mais pour s’aider lui-même.

Et c’est là que le tourbillon des jugements commencent.

Votre famille, vos amis chercheront la plupart du temps à vous aider.

A moins d’être avec une personne manipulatrice, l’intention de l’entourage est toujours reliée au fait de vouloir accompagner l’autre dans sa souffrance.

Mais l’accompagnement dérive rapidement vers les jugements qui sont des projections de soi sur l’autre.

« Il m’a dit : tu vas toujours être malheureux ! J’ai répondu : Si ça te fait plaisir de croire que je suis malheureux, fais-toi plaisir !  Maintenant, laisse-moi le plaisir de croire que tu fais de la projection de ta propre tristesse. »
– Francis Machabée

L’ami qui vous conseille de faire ceci, ou qui vous dit de ne pas être ainsi, qui vous amène vers des choix, pose inévitablement les fondements du jugement.

Il réagit face à notre souffrance comme si c’était la sienne.

Cette attitude est profondément humaine voire empathique mais pas responsable.

Car elle va générer un tourbillon de questionnements, de jugements envers l’autre, celui qui nous a éventuellement fait mal, envers la situation que nous allons subir plutôt que dépasser.

Le pouvoir des autres même s’il n’est pas mal intentionné est tribunal constant pour soi. On écoute les conseils, on acquiesce, puis on se questionne, et on a du mal à revenir à ce qui est vraiment pour moi dans cette souffrance.

Le conseil face au pouvoir du jugement c’est donc d’écouter votre entourage, de rester dans cette connexion relationnelle car nous en avons besoin mais surtout de comprendre que l’autre va voir en votre souffrance la sienne et qu’il va se guérir d’abord lui-même.

Mais alors me direz-vous : et moi alors comment je fais pour rester dans ma propre résilience avec les autres sans le jugement ?

Pour cela, il faut aller sur le chemin de nos blessures. Il faut aller à l’intérieur de sa vie, de son âme pour se comprendre et ensuite se réparer sans ce jugement ineffable.

Les 5 blessures de l’enfance

Nous sommes tous des êtres résilients et très puissants. Il n’y a aucune raison à ce que vous n’arriviez pas à vous sortir des difficultés de la vie même des pires traumatismes car rien n’est inné et tout s’acquiert.

Oui il y a des environnements plus favorables, oui notre cœur blessé peut aussi être fatigué et en avoir ras-le-bol de souffrir encore et encore. Cependant, nous sommes tous capables de nous réparer et sans se juger.

Simplement en acceptant et en comprenant que nous sommes faits de 5 blessures, qui vont générer sur notre chemin de vie nos épreuves, nos douleurs, nos traumatismes.

Je ne suis pas en train de dire que tout est écrit sur notre parchemin de vie mais j’apporte la connaissance que nous sommes tous des personnes marquées et nourries de 5 blessures et que nous avons tous le rôle de les comprendre pour les dépasser et faire justement en sorte que ces dernières ne deviennent pas un fardeau mais un levier d’élévation pour être dans une résilience puissante.

Ces blessures ont le pouvoir d’évoluer avec vous. En effet, au départ, vous serez dans la dépendance de leur identité et vous développerez des comportements face à celles-ci puis au fil du temps si vous oeuvrez avec elles, vous aurez une toute autre attitude, vous apprendrez à vous en libérer et donc à ne plus générer des jugements des autres et envers vous-même.

Voici les 5 blessures de l’enfance :

  1. La blessure de l’abandon : nous cherchons de l’attention de l’autre. Nous lui demandons de combler un vide.
  2. La blessure du rejet : nous cherchons la solitude ainsi l’autre ne peut nous rejeter.Notre égo protecteur nous éloigne des autres.
  3. La blessure de l’injustice : Nous ne supportons pas la séparation. Celle-ci est vue comme une trahison. Notre égo devient contrôleur et nos émotions sont perçues comme une faiblesse.
  4. La blessure de l’humiliation : Vous donnerez raison aux dominants, aux manipulateurs, aux agresseurs de votre entourage.
  5. La blessure de l’imposteur : Vous êtes jugé et vous vous jugez constamment. Vous vous sabotez sans cesse.

Pour aller plus loin, je vous conseille le livre de Lise Bourbeau : Les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même.

La guérison devient un véritable leitmotiv constant pour son cœur d’homme et de femme. En effet, ces blessures de l’enfance que nous revivons dans notre vie d’adulte sont là pour nous faire évoluer. Il est donc important de consulter un thérapeute pour comprendre les mécanismes et les schémas répétitifs que vous vivez.

Nous cherchons tous cet amour inconditionnel qui nous aiderait à dépasser tout cela mais l’autre ne peut avoir qu’un rôle d’accompagnateur car notre gros travail d’existence est celui de se connaître et d’entrer dans les failles de nos blessures sans en avoir peur.

Le cœur de la blessure avec l’autre

Fabrice Midal dans son livre « Comment rester serein quand tout s’effondre » nous offre une grande prise de conscience sur cette nécessaire profondeur de nous-même face aux difficultés.

Il faut rentrer dans le cœur de la blessure, dans le cœur du chaos pour savoir, pour s’en sortir. Ce n’est pas en évitant, en jugeant, en trouvant toutes sortes de stratégies d’évitement que nous arrivons à nous guérir.

Mais c’est bien en se creusant des trous dans notre âme que nous pouvons en voir et la lumière et l’obscurité.

Et alors l’autre devient uniquement un témoin et non un juge qui pourra vous apporter de l’amour dans vos blessures car il verra que vous n’avez pas besoin de lui pour les conjurer.

Apprendre à se réparer avec l’autre sans se juger c’est toucher le cœur de la blessure avec le regard d’un témoin.

C’est donc arriver à se mettre dans la peau du témoin sans vouloir agir, maîtriser.

Nous avons tous été dans la compassion, la colère, l’incompréhension, l’injustice de penser que cela n’aurait jamais dû arriver à notre proche ou n’aurait jamais dû nous arriver.

Ces jugements sont humains, sont le gage d’un mouvement naturel de nos émotions face à la vie.

Il faut donc composer avec cela et essayer de faire en sorte d’entrer dans le cœur de la blessure sans faire de projections ou alors tout au mieux en disant une simple phrase quand un proche vit son épreuve : Je suis là près de toi.

Le cœur de la blessure avec l’autre c’est offrir son absence en totale présence.

Vous êtes là mais vous n’êtes pas l’acteur de ce qu’il se passe dans le cœur de la blessure.

Ne vous sentez pas obligé de dire ou de trouver des mots. Vous êtes là, vous écoutez et vous offrez votre amour et ne vous appropriez pas la blessure de l’autre.

Nous avons besoin de l’autre dans notre résilience. C’est une connexion relationnelle essentielle et peu importe qui est cette personne dans sa vie. Il est témoin, messager mais pas juge.

Parfois un inconnu dans la rue vous fera plus comprendre ce que vous traversez que votre propre entourage.

Pourquoi ? Parce que lui ne connait pas votre blessure mais le hasard de la vie vous a envoyé un message en silence.

Apprenez à vous réparer sans vous juger: Apprécier le cœur de la blessure, le cœur de sa blessure ouvre le chemin de notre résilience à chaque instant de notre vie.

Beau chemin de la résilience à vous tous.

Nelly

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