J’ai longtemps cherché ce qu’était vraiment une sexualité épanouie, une sexualité qui correspondrait à mon amour.
En me questionnant de la sorte, je suis passée par des phases de recherches en moi et en l’autre mais aussi des expériences diverses qui m’ont plu ou moins plu.
On passe tous par des orientations sexuelles plus ou moins fortement à un moment donné. L’envie de plus de jeu, le désir de plus de connexion, l’envie du rien.
Mais au bout du compte c’est comme dans sa quête à soi, dans la dynamique d’un développement personnel, on finit par se décentrer de son être et ne plus être dans le ressenti. On cherche et on en a le vertige.
Puis un jour, je suis tombée sur moi et j’ai commencé à culpabiliser. A me dire que j’avais une sexualité en dents de scie, un plaisir parfois gâché par mes blessures personnelles et l’impression d’agir pour le bien du couple.
J’ose en parler car beaucoup de femmes et d’hommes ressentent cela.
De plus en plus enfin la sexualité consciente prend sa place et même auprès des jeunes dans l’éducation.
Pourquoi ne pas en parler, pourquoi ne pas apprendre ensemble combien nos corps, nos esprits, nos coeurs, nos âmes sont connectés dans l’amour?
La sexualité n’est pas une mine d’actes mais bien une écologie humaine et remplie de sens.
Toutes ces étapes parfois difficiles sont nécessaires à passer. Aujourd’hui, j’ai le sentiment d’être plus alignée, d’être tout simplement dans ma sexualité sensible, celle qui me ressemble, mais surtout celle qui me relie à ce que je suis.
Et ce qui me trouble d’émotions en écrivant cela c’est qu’à présent lorsque mes maux , mes blessures émotionnelles reviennent au moment où nous décidons de faire l’amour, je n’ai plus peur, je ne culpabilise pas. J’arrive à lâcher prise, j’arrive à me laisser envelopper dans la sensibilité de la rencontre.
Pourquoi?
Parce qu’au-delà des ravins, en bas des vertiges, il y a le dialogue émotionnel, il y a la résilience de l’amour qui caresse les maux.
A deux, nous entamons le dialogue, l’écoute, nous résolvons ensemble les blessures et nous arrivons à ouvrir nos coeurs, nos corps de plus en plus.
La sexualité sensible est un je t’aime permanent mais elle est surtout ce silence qui plane après le mot. Ce blanc de l’âme, ce voile de l’amour, ce tremblement fébrile où le peau à peau devient celui de la première rencontre chaude et sécurisante après être arrivé au monde.
La sexualité sensible, l’art de l’amour, celui qu’on aimerait peindre à chaque libération du coeur et du corps, celle où il y a un sentiment de liberté, où plus personne ne vous jugerait, où plus personne ne limiterait la personne à une action mais plutôt à ce qu’il est tout au fond de lui.
La sexualité sensible est la plus belle rencontre intérieure que vous puissiez faire avec votre être, votre âme dans les bras de votre amour personnel et dans celui qui saura vous accueillir dans un léger tremblement.
Nelly